Jardinage, Plasma végétal / Sève de Bouleau

Le langage des arbres existe


Quand on se promène dans la nature, observons les bois. Il se peut très bien que 2 hêtres discutent à quelques pas de vous. D’après les scientifiques, la communication des arbres serait même très élaborée. 

En cas de danger, les arbres s’envoient des messages d’alerte

Dans la savane africaine, quand une antilope koudou broute les feuilles d’un acacia, celui-ci n’apprécie pas. Pour faire fuir l’intrus, il se met à produire une substance toxique, le tanin, qui rend la consommation de ses feuilles mortelle. Mais il ne s’arrête pas là. Il communique aussi avec les autres spécimens de son espèce. Comment ? En émettant un « gaz avertisseur ». C’est ce que le professeur Wouter Van Hoven, de l’Université de Pretoria, en Afrique du Sud, a découvert dans les années 80. Ce gaz avertisseur (de l’éthylène) constitue la preuve irréfutable que certaines espèces végétales possèdent bien un langage. Il passe par l’émission de substances odorantes qui se propagent dans l’air. Le message d’alerte transmis est le suivant : « Danger = prédateur ». Mais comment réagissent les congénères de l’acacia ? Comprennent-ils le message ? Oui ! Avertis du danger, ils s’empressent de rendre eux aussi leurs feuilles toxiques. Pourtant, aucune antilope n’est venue brouter leurs feuilles. Si le langage des arbres n’existait pas, ils en seraient incapables. Les arbres se parlent donc entre eux.

 

Communication des arbres par les racines

Un hêtre peut-il survivre sans feuilles ? C’est normalement impossible, car sans elles, il ne peut pas se nourrir. Seule la photosynthèse lui permet de s’alimenter. Pourtant, dans son livre La vie secrète des arbres, Peter Wohlleben révèle qu’un jour, il est tombé sur un spécimen de cette espèce qui n’était pas mort. Il avait pourtant été coupé il y a 500 ans. Alors comment avait-il fait pour survivre ? Aussi étrange que cela puisse paraître, ce hêtre ne devait sa survie qu’à une chose : sa capacité à communiquer son problème à ses congénères. Est-ce à dire qu’il leur a expliqué qu’il ne pouvait plus se nourrir ? D’après Wohlleben, garde-forestier et grand défenseur de la nature, c’est effectivement ce qui s’est passé. Il en a eu la preuve quand il a découvert que d’autres membres de la même espèce le nourrissaient. Ils lui transmettaient une solution de sucre qui transitait par les racines et qui prouve que les arbres discutent dans la forêt. Cela prouve aussi que leurs racines ne leur servent pas seulement à s’alimenter. Elles leur servent aussi à communiquer entre eux. Si le langage des arbres n’existait pas, ce hêtre serait mort il y a 500 ans. Or ce n’est pas le cas.

Arbres connectés : il existe un Wood Wide Web dans la terre

Les habitants des forêts sont capables de communiquer par voie souterraine, car leurs racines sont des points de contact entre eux. Peut-on aller jusqu’à dire qu’ils sont connectés ? Pour Suzanne Simard, une biologiste qui nous encourage tous à protéger la nature, cela ne fait aucun doute. Leur système de communication est même tellement développé que les scientifiques parlent de « Wood Wide Web ». L’Internet de la forêt existe-t-il ? Oui ! Il fonctionnerait même par fibre optique. D’après le professeur Simard, c’est le mycélium, un réseau de filaments présent dans la terre, qui permet aux espèces végétales des forêts primaires de communiquer entre elles. Ce réseau s’est développé grâce à des champignons qui prennent le relai là où les racines font défaut. Il est d’une telle densité qu’il étonne les scientifiques. Pour vous donner une idée, une seule cuillère à café de terre des bois contient plusieurs kilomètres « d’hyphes », les filaments en question. Cela signifie qu’un seul champignon peut s’étendre sur plusieurs kilomètres carrés et mettre en réseau des forêts entières ! Il ne fait donc aucun doute que le langage des arbres existe bel et bien.

 

Les arbres communiquent avec les insectes

 Un orme est parfaitement capable d’identifier un insecte d’un autre. Pour cela, il lui suffit d’analyser sa salive. Après examen, si l’insecte qui s’est posé sur lui est un agresseur, il va s’empresser d’attirer l’espèce prédatrice de l’intrus. C’est ce que font aussi les pins pour se débarrasser des chenilles qui viennent manger leurs feuilles. Ils appellent des petites guêpes qui pondent dans le corps de leurs ennemis pour les tuer. Les saules et les châtaigniers ont, quant à eux, l’habitude de faire appel aux abeilles. Les messages olfactifs qu’ils envoient sont alors transmis par les fleurs. Mieux encore : pour « remercier » les abeilles du service rendu (la pollinisation), ils leur laissent un cadeau : le nectar des fleurs. 

 

Langage des arbres : les végétaux ont un cerveau  

Frantisek Baluska, un botaniste de l’université de Bonn, est en mesure d’affirmer que les racines des plantes et le cerveau sont identiques du point de vue moléculaire. Voilà qui change la donne ! Les prodigieuses capacités des arbres à parler leur viendraient donc de leur cerveau, qui se trouve dans leurs racines. De là à évoquer le terme de cognition végétale, il n’y a qu’un pas. Ce pas, certains scientifiques l’ont déjà franchi. Ils font des recherches sur ce qu’ils appellent la « neurobiologie végétale ». Ils veulent savoir si certaines espèces peuvent ressentir des émotions et entretenir des relations familiales. Ils étudient aussi le langage des arbres-mères, ces centenaires très actifs qui prennent soin de la forêt et qui « élèvent » les plus jeunes pour qu’ils poussent droit. Ce qui est sûr, c’est que le langage des arbres des forêts primaires recèle encore bien des mystères.

Extrait de l’article de Sabrina Mullor du site leblogduherisson.com

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