Bien être, Cuisine, Santé

Comment berner le con.. sommateur?



Vous aimez les escargots de Bourgogne? Les cèpes de Bordeaux? La moutarde de Dijon? Les herbes de Provences?

Tous ces produits, Christophe Brusset les a achetés et vendus des années durant. Ce que le client ne sais probablement pas, c’est que tous ces bons produits, que l’industrie agroalimentaire vent avec la complicité des supermarchés ou vous faites vos courses le Week end, ne viennent pas de Bourgogne, de Gironde, ou de Provence, ils ne sont même pas Français pour la plupart. Le jeu consiste à le faire croire pour inspirer confiance, et vendre plus cher un produit d’importation ainsi « naturalisé ».
  •  Christophe Brusset a acheté des bateaux complets de graines de moutarde d’Inde, du Canada, ou d’Australie pour fabriquer des milliers de tonnes de « moutarde de Dijon » en Allemagne ou en Hollande, bien loin de la capitale des ducs de Bourgogne.
  •  Et les « herbes de Provence » pour vos grillades? de Provences? Mais pas du tout! pourquoi voudriez-vous? Thym du Maroc ou d’Albanie, basilic et marjolaine d’Egypte, et romarin de Tunisie, tout cela étant bien sûr beaucoup moins cher que les produits hexagonaux équivalents.
  • Les « escargots de Bourgogne »? Non, de Russie, Lituanie, Pologne ou d’un autre pays de l’Est, vous savez, Tchernobyl et ses environs.. D’autres espèces comestibles viennent de Turquie, et certaines même, pour les plus insipides et indigestes (achatines), qui n’ont même pas droit à l’appellation « escargot », arrivent en blocs congelés d’Indonésie  ou d’ailleurs en Asie du Sud-Est.
  • Et les « cèpes de bordeaux »? Ils viennent tout droit de Chine bien sûr, pour l’essentiel, un peu des pays de l’Est et quelquefois même d’Afrique du Sud.

 Comment de tels miracles sont possibles?

Simple: la législation Européenne considère que « Escargot de Bourgogne », petit nom du Helix Pomatia, et « cèpes de Bordeaux », Boletus Edulis, ne sont pas des indications d’origine géographique, mais des désignations communes d’espèces.
Pour ce qui est de la « moutarde de Dijon » et « herbes de Provence », c‘est la recette qui compte cette fois. Les ingrédients peuvent venir de n’importe ou, peu importe. Pareil pour le « camembert » ou le « brie » que l’Australie  exporte en quantité dans le monde entier.

Il faut dire que le consommateur n’est pas raisonnable non plus, pour ne pas dire totalement crétin, ce qui rend les choses encore plus facile. La plupart des consommateurs manquent d’esprit critique et se laissent si facilement berner. Ils ne sont pas éduqués à l’hygiène alimentaire de base et ne veulent pas vraiment s’instruire. Ils ne savent pas lire les listes d’ingrédients, et ne comprennent rien aux valeurs énergétiques et nutritionnelles.

Les associations de consommateurs censées veiller sur vous, n’ont jamais créé de problèmes, ne cherchent pas beaucoup, trouvent rarement et attaquent encore moins.
Par contre en Allemagne, leurs associations de consommateurs comme Foodwatch mènent de vraies actions et sont bien plus efficaces que les nôtres pour obtenir le retrait de certains produits. Présente en France depuis 2012, je vous engage fortement à les soutenir, dans votre propre intérêt (fonctionnant exclusivement grâce aux cotisations de ses membres)

Extrait du livre « Vous êtes fous d’avaler ça! » de Christophe Brusset.

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